Anaïs Garcia

Anaïs Garcia

Sophrologue depuis février 2019

Formée à l’ISRA.
Diplômée en février 2019.
Master en Marketing IAE LYON en 2012
Licence en Management IAE LYON en 2010
BTS et Bachelor en Esthétique Cosmétique en 2008 et 2009
A travaillé 10 ans dans l’industrie cosmétique à des postes commerciaux puis marketing.

“Mon métier de sophrologue me rend plus humaine..”

Anais, en tant que Sophrologue comment as tu vécu d’une manière personnelle et professionnelle le confinement ?

Le confinement a été une période très riche émotionnellement. Quand je dis riche, je n’entends pas uniquement que des bons moments, hein ! Je dirais plutôt des montagnes russes émotionnelles. Comme un catalyseur qui a mis en lumière, qui a accéléré les expériences de ma vie quotidienne.

Pendant le confinement, j’ai fait l’expérience du vide, du néant. Que reste-t-il lorsqu’il n’y a plus rien ?

Quand toutes les consultations s’arrêtent et que les interventions en entreprises sont impossibles. A quoi je sers ? Comment je peux continuer à être utile lorsque je ne peux plus « faire » ?

Cette expérience m’a transformée. Je ne suis plus la même qu’avant. J’ai énormément lâché en attentes et en apparences. J’ai fait tomber un masque que je portais sans même en avoir conscience.

Pendant cette période inédite, j’ai partagé de manière brute, en me mettant à nu. J’ai diffusé 47 épisodes d’un podcast que j’ai créé le dimanche 15 mars. Il m’a permis de garder le lien avec les autres et de continuer à transmettre. Il m’a surtout fait grandir.

Je ne dis pas que tout est réglé, non non, jamais ! Je suis en chemin toute ma vie, et chaque jour j’avance davantage vers mes zones d’ombre pour y mettre davantage de lumière… et d’amour !

Est-ce que cela a changé ta pratique professionnelle et/ou ta vision du métier ?

Cela n’a pas changé ma vision du métier. Elle est la même : permettre au plus grand nombre de se connecter à ce qu’il y a l’intérieur de soi.

J’ai dû cependant adapter ma pratique. En commençant par les consultations individuelles à distance. Ce n’est pas idéal, je pense que le lien humain, physique, la présence, ensemble, sont importantes. Mais ça m’a permis de garder le lien, d’une autre manière. Et d’être là pour ceux et celles qui en avaient besoin. J’ai accompagné des proches aussi. La visioconférence nous a permis de poser un cadre.

En groupe, cela a par contre été une révélation. J’avais une première expérience de la sophrologie en visioconférence : j’interviens une fois par mois dans une entreprise lyonnaise qui retransmet mes séances en direct dans son bureau parisien. J’avais constaté que cela fonctionnait : les feed-back des participants en visioconférence étaient exactement les mêmes que ceux partagés par les personnes présentes avec moi dans la salle.

Alors je me suis jetée à l’eau le 25 avril 2020 à travers un live Facebook pour LOptimisme.com : « Et si je testais l’instant présent ? ». C’était ma première expérience en direct devant des inconnus. J’ai découvert qu’il y a une seule clé pour que ça fonctionne : être soi. Quand 70 paires d’yeux et d’oreilles sont rivées sur toi et que tu ne peux ni les voir ni lire leurs commentaires suite à un bug technique : tu ne peux qu’être toi, être vraie, te mettre à nu. Merci à Eva pour cette opportunité, c’était un véritable cadeau.

J’ai ensuite remis ça, à la demande d’une institution partenaire. On a passé deux heures ensemble. Sans se voir, ni s’entendre. Seulement se lire, et respirer ensemble. On était à peu près 70 encore. Et cette expérience a été merveilleuse. J’ai découvert que la sophrologie en visioconférence n’est pas une pâle copie de la version réelle. C’est différent, ce n’est pas moins bien, ni mieux : c’est autre chose.

Les participants osent parfois davantage être eux-mêmes, tranquillement installés dans leur cocon sécurisé. Et les retours ont été d’une telle richesse ! A la fin d’une première séance collective en entreprise, les retours sont souvent timides : on n’ose pas franchement dire ce qu’on a ressenti devant nos collègues, nos confrères, voire nos supérieurs hiérarchiques. Et bien là, surprise : c’était la première fois que les retours étaient aussi authentiques et courageux à la fin d’une toute première séance. Quel cadeau ! Ils m’ont beaucoup appris, merci à eux.

Ces deux expériences m’ont donné confiance et j’ai proposé à mes clients de maintenir les interventions prévues dans leurs entreprises en les déclinant à distance. Ensemble, mais derrière nos écrans : c’est différent mais tout aussi riche.

Une semaine avant le déconfinement, j’ai décidé d’ouvrir un parcours en ligne pour les particuliers. J’avais conscience de la souffrance qu’avait pu générer le confinement. 6 personnes ont répondu présent. Il et elles ne se connaissaient pas, et c’est maintenant un groupe soudé, qui a tissé des liens forts alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés « en vrai ». C’est magique, et je savoure la chance qui m’est donnée de les retrouver chaque semaine.

Tu interviens en cabinet et en entreprise, est-ce que tu y trouves un équilibre professionnel ?

Oui ! Ce sont deux métiers différents. L’accompagnement individuel au cabinet est un accueil inconditionnel de l’autre tel qu’il est, dans sa réalité du moment, dans l’échange et la présence. On se concentre sur son ou ses objectifs pour lui permettre de trouver des clés, pas à pas, grâce à la pratique de la sophrologie.

En entreprise, c’est un autre métier. J’interviens comme une facilitatrice qui crée un moment, un endroit et des conditions favorables pour prendre soin de soi, ensemble, collectivement. On aborde aussi des sujets que tout le monde vit mais que le plus grand nombre tait : le stress, les émotions, le burn-out, la quête de sens ou d’équilibre dans la vie professionnelle et personnelle.

Mon approche est toujours la même : je décomplexe et vulgarise pour rendre accessible à tous ! Et surtout, je me jette à l’eau, avec mes tripes, en parlant de mes échecs, de mes souffrances et de ma vulnérabilité.

En d’autres termes : « je vais dans l’arène ». Je ne reste pas sur le banc de touche à leur dire comment faire, à les encourager, les motiver ou les consoler. Je suis avec eux, authentique et humaine, pour leur permettre de l’être eux-aussi à leur façon.

Ce métier est merveilleux car pour être professionnelle il m’oblige à être authentique, à toujours vouloir m’améliorer, tout en ayant conscience que je n’y arriverai jamais totalement car je suis humaine !

Mon métier me rend plus humaine. Et c’est uniquement ça que je transmets. Ce que je suis. Pas ce que je dis, ni ce que je fais. Ce que je suis, uniquement.

Brené Brown, qui est chercheure en sciences humaines et sociales à l’université de Houston, dit que « la source de notre plus grande vulnérabilité est aussi la source de notre plus grande joie : on ne peut pas être sélectif sur nos émotions ».

C’est ce que je tente de transmettre chaque jour. Je ne veux pas que les gens sachent gérer leurs émotions, je veux leur montrer qu’ils peuvent les traverser en confiance. Et qu’ils sont très bien comme ils sont. Avec leurs blessures, avec leur honte, avec leurs souffrances. C’est normal et c’est OK : on peut s’aimer avec pour arrêter de lutter contre.

Quelle vision de l’accompagnement as tu lorsque tu travailles en entreprise ? (Je pense à la temporalité et à l’espace de prise d’autonomie)

Je m’adapte toujours aux objectifs de l’entreprise : diminuer le stress ? prendre soin des salariés ? créer de la cohésion ? pour 5, 30, 100 ou 500 participants ? Et je leur présente les facteurs clés de succès de mes interventions : la répétition et l’autonomie.

La répétition parce que je n’ai pas de baguette magique. Les résultats atteints chez mes clients (par exemple une diminution du stress de 30%) sont permis grâce à une intervention régulière et répétée dans le temps.

L’autonomie parce qu’on fait de la sophrologie en entreprise uniquement si on le souhaite. On ne peut pas forcer un salarié à faire de la sophrologie, comme on peut l’obliger à assister à une formation. Expliquer ça à une entreprise, c’est déjà permettre de rétablir l’autonomie et la responsabilité de chacun de ses membres vis-à-vis de lui-même.

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